Intervention de Michel Piron

Séance en hémicycle du 3 mars 2015 à 15h00
Nouvelle organisation territoriale de la république — Après l'article 17

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Piron :

L’intention est tout à fait louable, même s’il n’est sans doute pas contestable qu’il s’agit d’un cavalier législatif.

Le but recherché est avant tout de permettre à ces ADIL, qui participent à l’observation, à l’échelle départementale, des évolutions de l’offre et de la demande de logements, de couvrir des territoires aujourd’hui non couverts.

Or, il s’est produit la semaine dernière un événement absolument invraisemblable, qui est passé presque inaperçu au cours des huit derniers jours, et n’a été relevé que par quelques spécialistes dans tout le pays : on a découvert que, contrairement à ce qui avait été annoncé, ce sont non pas 295 000 logements qui avaient été mis en chantier et construits l’an passé, mais 355 000, soit 60 000 de plus. Cette faiblesse des capacités d’observation de l’État remonterait d’ailleurs à plusieurs années. En d’autres termes, on a découvert que les modèles d’approche nationaux de l’État, dont nous avons déjà abondamment parlé, comportaient une marge d’erreur de quelque 20 % pour l’établissement du diagnostic relatif aux constructions de logement. Comment mener une politique du logement efficace à partir d’un tel brouillard et de telles approximations ?

Je me souviens d’ailleurs que lorsque j’avais pris la succession de Marc-Philippe Daubresse à la présidence du Conseil national de l’habitat, voilà déjà un peu plus de dix ans, il avait également fallu corriger le besoin de logement, qui était évalué à l’époque à 300 000 ; d’un coup de baguette magique, on l’avait fait passer à 500 000. Tout cela montre la nécessité de disposer d’observatoires régionaux dignes de ce nom.

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