Ma question s’adresse à M. le ministre des finances et concerne le processus de fusion-absorption qui devrait aboutir, en 2016, à la disparition, en tant qu’entité juridique, de trois des plus anciennes banques d’outre-mer. Le groupe Banque populaire Caisses d’épargne – BPCE – a en effet décidé, dans le cadre de son plan stratégique « Grandir autrement », de céder à la Caisse d’épargne Provence-Alpes-Côte d’Azur la totalité des participations qu’il détient dans le capital de ces établissements.
La Banque de La Réunion est l’une des institutions concernées par cette opération. Fondée en 1853, elle est étroitement liée à la vie économique de l’île et emploie aujourd’hui 470 personnes. Le rôle que la Banque de La Réunion a constamment joué auprès des particuliers et des entreprises mais aussi les difficultés récurrentes quant à une offre de crédit adaptée expliquent les inquiétudes que suscite ce bouleversement. Si des licenciements ne sont pas à l’ordre du jour, une réduction des effectifs n’est pas à exclure du fait des incitations au départ et d’une possible centralisation de certaines fonctions au siège de la Caisse d’épargne Provence-Alpes-Côte d’Azur à Marseille.
En limitant le nombre d’opérateurs, ce regroupement risque également de renforcer l’appétence des économies pour les monopoles et oligopoles, et donc d’avoir un impact négatif sur les tarifs et les services bancaires. C’est pour prévenir ce risque que, lors de la création, en 2009, du groupe BPCE, l’Autorité de la concurrence a rendu un avis spécifique pour La Réunion dans lequel elle préconisait le maintien et la gestion autonome, durant cinq ans, de marques et enseignes existantes, car, disait-elle, « l’opération était susceptible de porter atteinte à la concurrence sur les marchés de la banque de détail et de la banque commerciale dans ce département. »
Les cinq années se sont écoulées. Le paysage bancaire de La Réunion n’a guère changé. Aussi est-il urgent de connaître l’avis de l’Autorité de la concurrence sur ce nouveau projet de fusion.