Je souhaite m’exprimer sur un aspect qui me paraît totalement incompréhensible tant du point de vue national que du point de vue territorial. S’agissant de la répartition des responsabilités – c’est-à-dire les compétences –, comment peut-on imaginer segmenter les politiques de protection pour ce qui concerne, par exemple, un fleuve comme la Loire ? On serait en droit d’attendre – et c’est vraiment le moins que l’on puisse espérer – une compétence nationale, compte tenu de l’enjeu : la Loire, ce n’est pas une région, ni même deux, c’est bien davantage.
Raisonnons par l’absurde : imaginez les conséquences en termes de protection contre les inondations lorsqu’une ou plusieurs intercommunalités interviendraient en aval alors que le travail n’aurait pas été correctement effectué en amont ! Il est inconcevable, invraisemblable même qu’une telle responsabilité ne reste pas une responsabilité d’État. Autrefois existaient des établissements publics – l’établissement public pour l’aménagement de la Loire, par exemple – qui étaient à la hauteur de ces immenses enjeux.
Je suis un décentralisateur convaincu, mais la décentralisation n’est pas la mise en miettes de certaines responsabilités majeures, dites régaliennes. C’est tout le contraire. On a besoin d’un État qui soit à sa place quand on est décentralisateur. Or, en l’espèce, il est tout à fait incompréhensible de vouloir segmenter une pareille responsabilité, qui ne pourra d’ailleurs pas être coordonnée – je me permets de le préciser.