Une mission de notre Commission, à laquelle ont participé nos collègues Marie-Louise Fort et Jean Glavany, s'est rendue en Turquie du 25 au 27 janvier dernier. La mission s'est concentrée sur la politique proche et moyen-Orientale de ce pays qui joue, de par sa situation géostratégique, de la diversité de ses alliés, et du volontarisme de sa diplomatie, un rôle crucial dans la résolution des crises secouant la région.
Il nous sera utile de vous entendre sur les réussites et les revers d'une diplomatie particulièrement active dans la région au moment des « printemps arabes », qui a cependant marqué le pas depuis la crise syrienne. Selon certains commentateurs, la Turquie se pense comme un grand pays et entend rester un acteur d'influence au Proche et au Moyen-Orient. Vous nous direz peut être dans quelle mesure la situation intérieure influe et éclaire les choix diplomatiques de la Turquie, je pense notamment à la question kurde, réactivée par les conflits syrien et irakien.
Nous écouterons avec une attention particulière ce que vous pourrez nous dire de la participation de la Turquie à la coalition internationale contre Daesh. Tant que des otages étaient entre les mains de cette organisation terroriste, les autorités turques ont fait preuve d'une certaine réserve. Depuis, la situation semble avoir évolué. Où en est-on exactement ?
La lutte contre Daesh doit évidemment s'articuler avec la résolution de la crise syrienne, dont nous savons qu'elle affecte fortement la Turquie, confrontée à un afflux importants de réfugiés (près d'1,6 millions de réfugiés depuis 2011, dont 200.000 après les événements dans la poche de Kobane). Nous savons que nos positions sont convergentes, sans se confondre pour autant, vous nous en expliquerez les nuances.
Enfin, de retour d'une mission en Egypte, je serai pour ma part attentive à ce que vous nous direz des relations entre le Caire et Ankara, qui se sont détériorées depuis la prise du pouvoir par le maréchal Al-Sissi.