J'ajouterais plusieurs questions à celles qui ont été posées. Tout d'abord, existe-t-il une opposition en Turquie et si oui laquelle ? Jean Glavany a fait le point sur le processus électoral, mais qui peut incarner l'opposition aujourd'hui ? On a longtemps pensé qu'Abdullah Gül pouvait contester le pouvoir émergent d'Erdogan. A-t-il disparu de la vie politique ? A part lui, une opposition se manifeste-t-elle au sein ou à l'extérieur du parti dominant ?
Ensuite, l'obsession à l'égard de l'Imam Gülen vient sans doute du fait qu'il a fait sortir les dossiers d'accusation de corruption de proches d'Erdogan. Pourriez-vous mettre au clair le lien entre les deux ?
Je m'associe à la question sur la laïcité et les évolutions récentes qui marquent un changement profond pour un Etat qui était plus laïc encore que la France. Il y a quelques années, le port du voile y était interdit à l'université.
Enfin, la question des relations avec l'Iran mérite des approfondissements. Il y a eu une véritable lune de miel entre la Turquie et la Syrie, au point que les familles des deux dirigeants passaient leurs vacances ensemble. Doit-on y voir la volonté de faire pièce à l'influence de l'Iran ? Qu'en est-il aujourd'hui ?