Intervention de Michel Vauzelle

Réunion du 27 janvier 2015 à 17h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Vauzelle, président :

Nous accueillons M. Joseph Maïla, spécialiste des religions, que notre commission avait déjà auditionné en 2010 au sujet des Chrétiens d'Orient lorsqu'il était directeur de la prospective au ministère des affaires étrangères, ainsi que M. Jean-Christophe Peaucelle, ancien directeur-adjoint d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, ancien ambassadeur de France à Doha, actuellement conseiller pour les affaires religieuses au ministère des affaires étrangères. Je vous remercie, messieurs, d'avoir accepté de participer à cette table ronde consacrée aux minorités au Proche et au Moyen-Orient.

Nous sommes tous très préoccupés par les évolutions en cours, en particulier en Irak et en Syrie, où des violences épouvantables et des massacres sont commis quotidiennement contre les populations civiles de toutes confessions. Au cours de notre réunion d'aujourd'hui, nous nous intéresserons plus particulièrement au sort des minorités, non pas parce que nous serions plus sensibles à leurs souffrances ou davantage responsables de leur sort, mais parce que nous souhaitons réfléchir à la spécificité de cette problématique.

Un groupe d'études sur les Chrétiens d'Orient a d'ailleurs été créé à l'Assemblée nationale, sous la présidence conjointe de Mmes Véronique Besse et Valérie Pécresse, sur avis favorable de notre Commission. Notre réunion a un objet plus large, puisqu'elle concerne les minorités de la région dans leur ensemble, tant les Maronites du Liban et les Coptes égyptiens que les Yézidis, pourchassés par Daech en Irak.

La France accueille, bien sûr, des réfugiés. Mais nous devons aussi et peut-être surtout veiller, dans la mesure de nos moyens et de notre influence, à ce que les minorités aient la possibilité de se maintenir sur leur terre d'origine, à la fois parce que vivre en paix et en sécurité dans son pays est un droit fondamental, parce que la présence de ces populations fait partie de l'histoire du Proche et du Moyen-Orient – les patriarches des Églises d'Orient insistent souvent sur le fait qu'il s'agit d'autochtones, présents avant l'essor de l'islam –, et parce qu'il s'agit d'un aspect majeur de la diversité qui était jusqu'à présent un trait distinctif de cette région.

Aujourd'hui, le sentiment qui prédomine est celui d'un déclin général, voire inexorable de ces minorités. Où en est-on précisément dans les principaux pays concernés ? Si ces minorités suivent des trajectoires différentes, dans quelle mesure affrontent-elles des problèmes communs ? En particulier, comment voyez-vous le fait que l'islam devienne, de manière croissante, une référence et une source normative dans les sociétés du Proche et du Moyen-Orient ?

D'autre part, quelles sont les attentes des minorités à notre égard ? Comment les soutenir tout en évitant qu'elles soient perçues comme des alliés ou des relais locaux de puissances extérieures ? Faut-il leur réserver un discours et une politique spécifiques ? Nous cherchons à mieux comprendre ce que pourrait être la politique de la France en la matière.

Je vous donne d'abord la parole, monsieur Maïla, pour que vous brossiez un tableau de la situation. M. Peaucelle pourra ensuite nous présenter la politique française et les actions entreprises en faveur des minorités concernées.

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