Intervention de Michel Piron

Séance en hémicycle du 5 mars 2015 à 21h30
Nouvelle organisation territoriale de la république — Après l'article 28

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Piron :

Madame Genevard, je suis étonné de votre insistance. Il y a quelque chose que je ne saisis pas bien. Que la culture soit une demande et même une exigence universelle, c’est une évidence. Mais soyons clairs : tout sujet culturel doit-il être une affaire d’État ? C’est ce que vous êtes en train de défendre, madame Genevard.

Pour ma part, je suis un décentralisateur. Dans vos demandes et dans nombre de vos amendements, vous vous êtes plutôt inscrite dans une démarche décentralisatrice, y compris concernant les langues régionales.

De deux choses l’une. Ou bien on considère que tout, dans la culture, est affaire d’État : dans ce cas, on recentralise la totalité des interventions et on recrée les postes de fonctionnaires nécessaires pour assurer sur le terrain les contrôles que vous demandez. Ou bien on considère que l’État exerce des responsabilités à l’échelle nationale et que les régions et les départements assument les leurs à l’échelle locale.

Il est des sujets qui doivent relever d’initiatives territoriales. Que je sache, l’école continue d’être obligatoire pour tous, et l’État ne se désintéresse pas de bon nombre de sujets même s’ils sont mis en oeuvre par les collectivités territoriales.

Si l’on est décentralisateur, il faut assumer la différence éventuelle des réponses apportées au niveau territorial. Si l’on n’est pas content des politiques culturelles menées au niveau régional ou départemental, il y a des élections pour le faire savoir. C’est aussi la responsabilité des élus. En tant que décentralisateur, je crois que la culture, comme d’autres compétences, relève des intelligences territoriales partagées, à des degrés divers, qui seront sanctionnées ou récompensées par des scrutins divers.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion