Le congé maternité stricto sensu ne figure pas dans les données que nous analysons. En revanche, les arrêts maladie antérieurs à la maternité, comme les congés pathologiques, sont présents dans ces statistiques mais nous prenons soin de les retirer afin de procéder à une analyse de statistiques portant exclusivement sur l'absentéisme hors maladies avant la maternité. Toutefois, même avec ces précautions, l'écart entre le taux d'absentéisme des femmes et celui des hommes reste très important – supérieur à 40 % environ.
Comment expliquer cette situation ? Il nous faut écarter l'explication fondée sur un critère extraprofessionnel : le fait d'avoir vécu une séparation ou d'être divorcé ou veuf, seul autre motif extraprofessionnel générant davantage d'absence au travail, est associé à un fort absentéisme pour les femmes et pour les hommes. L'absentéisme des femmes n'est pas davantage déterminé par le nombre d'enfants. Toutes absences confondues (absences de longue durée, maladies ordinaires, accidents du travail, etc.), plus une personne a un nombre important d'enfants, moins elle est susceptible d'être absente, cela en raison de l'effet âge qui permet de cumuler les arrêts longue maladie. Le taux d'absentéisme lié aux maladies ordinaires atteint un petit pic chez les personnes qui ont un enfant de moins de seize ans, mais baisse lorsqu'elles ont deux enfants – cela correspond à la situation de la famille stable qui s'est organisée – et atteint un nouveau petit pic lorsqu'elles ont trois enfants.
En conclusion, l'absentéisme plus élevé des femmes ne s'explique pas par le nombre d'enfants à charge mais, dans une mesure très limitée, par la situation familiale et, plus principalement, par les conditions générales de travail et d'activité, notamment le manque de perspectives professionnelles ou les situations de harcèlement.