Dans une entreprise dans laquelle nous intervenons, qui compte plus de 100 000 salariés, sur 70 000 salariés examinés par an lors de visites médicales, 25 % font l'objet de décisions d'inaptitude, partielle ou totale, ou d'aptitude avec aménagements. Cette situation s'explique par l'organisation du travail. L'entreprise ne voulant pas licencier les salariés inaptes, les encadrants sont confrontés à de grandes difficultés car il n'existe plus de « postes doux » du fait de l'intensification du travail. Les aménagements sont source d'inéquités, les autres salariés voyant leurs charges s'alourdir.
Selon l'enquête SUMER, contrairement aux hommes, les femmes ne mettent pas en relation leur état de santé avec leur travail mais avec d'autres facteurs. De ce fait, elles continuent à travailler le plus longtemps possible puis elles craquent : dans l'entreprise où nous intervenons, 80 % de l'absentéisme des femmes concerne des absences de plus de trente jours dans l'année et parmi-celles-ci, 80 % sont d'un seul bloc. Il peut s'agir de graves problèmes de dos, de troubles musculo-squelettiques ou de déprime.