Ces amendements visent à légaliser ouvertement l’euthanasie et le suicide assisté. Ils franchissent donc de manière très claire la ligne jaune dont parlait Jean Leonetti. Nous aurons d’ailleurs l’occasion de nous demander si celle-ci n’est pas même franchie par les dispositions de l’article 3 qui, notamment à l’alinéa 4, prévoit la sédation profonde et continue jusqu’au décès lorsqu’un patient atteint d’une affection grave et incurable décide d’arrêter un traitement. On pourra se demander si cela ne revient pas à autoriser l’euthanasie.
S’agissant des présents amendements, ils rompent clairement l’équilibre entre l’éthique de l’autonomie, qui consiste à prendre en compte les souhaits de chacun, et celle de la vulnérabilité, qui exige de prendre en compte les failles et les fragilités que chacun d’entre nous peut connaître. Quand l’autonomie et la liberté individuelle n’ont plus de limites, nos fragilités et nos vulnérabilités sont niées.
Enfin, nous attendons une réponse claire, madame la ministre, sur le refus de l’euthanasie. Elle contribuerait à mettre fin à l’ambiguïté qui caractérise ce texte. Nous savons, madame la ministre, que vous êtes personnellement favorable à l’euthanasie ; alors que vous étiez tous deux députés, vous avez cosigné avec le Premier ministre une proposition de loi visant à la légaliser. Vous comprendrez donc notre méfiance à vous voir soutenir ce texte, qui n’est pour vous qu’une étape. Nous souhaitons que vous nous disiez très clairement si vous êtes pour ou contre l’euthanasie.