Depuis plusieurs semaines dans mon groupe, depuis plusieurs heures ici, j’entends un débat où il n’y a pas de certitudes, où il peut y avoir quelques doutes, où il y a surtout beaucoup de convictions.
Des convictions, j’en ai moi aussi, et je me les suis forgées dès les premiers moments, parce que c’est un sujet omniprésent dans notre vie d’élus. Les situations que l’on vient nous décrire, pour lesquelles on demande un avis, quelquefois un secours, on les découvre à tous les moments de sa vie d’élu, en étant confronté à des situations personnelles mais aussi à d’autres situations qui deviennent aussi personnelles tellement ce problème l’est.
Je me suis donc forgé comme chacun des convictions, et, comme je l’ai expliqué à différentes reprises, elles vont plus loin que ce qui est proposé. Pourtant, en tant que législateur, j’estime avoir aujourd’hui une responsabilité. D’abord, il faut reconnaître, quand il y a un progrès, que c’est un véritable progrès, pour les patients, pour le respect de la volonté qu’ils vont exprimer. Ensuite, il y a eu un travail, et le projet reflète un équilibre.
On peut se référer à des sondages. Cela dit, je sais ce que souhaitent ceux que je rencontre, garder de la dignité, mieux maîtriser les choses, voir leurs souffrances abrégées ou diminuées, mais je ne sais pas si, pour eux, cela se traduit par la sédation profonde, l’euthanasie, ou les différentes solutions que nous leur proposons.
La conviction que j’ai à ce moment, c’est que c’est un débat très personnel mais que les Français ont aussi besoin d’être rassurés, et que le fait que nous puissions nous rassembler est de nature à les rassurer.
Sur un sujet tel que celui-ci, et c’est pourquoi je fais une distinction entre la conviction profonde qui est la mienne et ma fonction de législateur aujourd’hui, nous devons leur donner des repères et les rassurer. Le fait de nous rassembler autour du texte de Jean Leonetti et d’Alain Claeys serait de nature à les rassurer. C’est la raison pour laquelle je serai contre ces amendements déposés après l’article 3, pour que nous restions dans la logique d’équilibre présentée par les rapporteurs.