Intervention de Tim Gollin

Réunion du 10 mars 2015 à 17h00
Commission des affaires économiques

Tim Gollin, futur président exécutif du groupe Arc International :

Plusieurs questions portent sur les moyens injectés dans l'entreprise. Sont-ils suffisants ? Permettront-ils de réussir là où tout le monde avait prédit l'échec ?

La somme de 30 millions d'euros ne correspond pas à ce que nous allons investir mais à l'argent frais que nous allons injecter. Au fur et à mesure que la société générera de la trésorerie – ce qu'elle a d'ailleurs commencé à faire cette année –, nous pourrons la réinvestir dans l'activité. Ces investissements concernent essentiellement la région d'Arques et nos filiales qui garantissent une chaîne de distribution solide.

Nous avons été contraints d'interrompre notre activité en Iran. John Kerry trouvera peut-être un accord avec son homologue iranien mais, pour l'instant, les États-Unis n'ont pas le droit de travailler avec l'Iran. Pour compenser cette perte de volumes de vente, nous essayons d'augmenter les volumes sur le marché américain. Il est important de soutenir l'usine aux Émirats arabes unis, car elle nous permet de bien distribuer les produits made in France dans la région. Lorsque les clients achètent un verre, ils veulent du made in France, mais sans réseau de distribution solide sur les marchés étrangers, nous ne pourrons pas les toucher. Les produits seront donc fabriqués localement à raison de 50 à 60 %, le reste le sera en France.

Les 30 millions d'euros seront d'abord consacrés à la modernisation de l'usine afin d'être en mesure de produire des lots plus petits, de meilleure qualité, sans pour cela exploiter notre main-d'oeuvre – les changements d'outils de production sont difficiles et rendent la tâche pénible pour les employés. Nous avons décidé de travailler avec Hitachi consulting, qui est leader dans la production sans gaspillage, pour nous accompagner dans ce processus. Produire sans gaspiller nous permettra de réduire les stocks en ayant plus d'agilité pour répondre à la demande des clients qui, aujourd'hui, veulent être livrés plus souvent en plus petite quantité.

Plusieurs mesures ont déjà été prises en ce sens. Des projets ont été définis depuis une vingtaine d'années par l'entreprise mais souffraient d'un manque de capitaux. Afin de produire de façon plus flexible, les investissements nécessaires – 10 à 15 millions d'euros – seront financés soit par des concours bancaires, soit par nos fonds propres. Nous aviserons en fonction de nos relations avec les fournisseurs.

Il nous faudra installer les nouveaux équipements, les normaliser dans le monde entier et former les employés à leur utilisation. Nous allons également investir dans les processus de développement des produits. Nous sommes plutôt performants en matière de conception. En revanche, le bât blesse sur les délais de mise sur le marché. Nous allons investir pour accélérer la commercialisation dont le circuit est aujourd'hui assez complexe.

Quant à la répartition de l'argent investi, nous voulons d'abord faciliter et accélérer la mise au point de produits et mieux répondre aux attentes du marché en réduisant les stocks. Nous pourrons ainsi générer plus de trésorerie au cours des années à venir. Cette trésorerie nous permettra d'investir davantage. Nous avons établi un programme ambitieux de plusieurs centaines de millions d'euros d'investissements au cours des prochaines années, dont le calendrier n'est pas encore arrêté.

Je pense que les chiffres sont raisonnables et qu'ils nous permettront non seulement d'utiliser au mieux nos capacités en Europe, mais également de nous développer de façon agressive sur des marchés où nous ne sommes pas encore présents.

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