J'ai participé à une mission internationale d'observation de l'élection présidentielle en Égypte. M. Al-Sissi a été élu dans des conditions assez curieuses : un troisième jour de scrutin a été rajouté pour inciter la population à voter, alors que le deuxième jour était déjà férié. Au sujet de M. Al-Sissi, il se disait alors que les Égyptiens préféraient la sécurité à la démocratie.
D'autre part, tout le monde pensait que, une fois élu, M. Al-Sissi organiserait rapidement des élections législatives relativement inclusives à l'égard des mouvements d'opposition, notamment des Frères musulmans, afin de favoriser la réconciliation nationale. Or, un an après, il exerce toujours le pouvoir législatif à lui tout seul, la Cour constitutionnelle ayant rejeté la loi électorale. Existe-t-il selon vous, monsieur l'ambassadeur, un risque de déstabilisation du régime ? Les militaires pourraient-ils reprendre la main ? Au moment de l'élection, il se disait que, si cela ne fonctionnait pas avec Al-Sissi, les militaires le débarqueraient et le remplaceraient par un autre.
Enfin, je suis impatiente de savoir comment il convient de procéder selon vous pour accélérer la transition à Damas.