Je suggère également le retrait de cet amendement. Il semble que le seul reproche qui soit fait à cet article est de compléter une définition afin qu’elle soit plus riche et plus compréhensible. Cet article ajoute à la définition de la biodiversité une notion dynamique en prenant en compte les interrelations entre les écosystèmes.
Pour répondre partiellement aux intervenants sur l’article, depuis la loi de 1976, il y a quarante ans, grâce aux différents travaux de recherche et aux connaissances de plus en plus pointues sur la question de la biodiversité, nous avons pu compléter la qualité et la finesse de la définition de la biodiversité, à la demande des chercheurs eux-mêmes.
La biodiversité englobe des espaces, ressources et milieux naturels, à la fois terrestres et marins, ainsi que les sites et paysages diurnes et nocturnes. Oui, il y a des paysages nocturnes affectés par la pollution causée par l’excès de lumière artificielle, ce qui touche directement la biodiversité et la vie des insectes, par exemple. Les êtres vivants, par définition, entrent aussi dans cette définition de la biodiversité.
Cet article ajoute également : « Les processus biologiques et la géodiversité, les sols concourent à la constitution de ce patrimoine », ce qui n’était pas prévu jusqu’à présent.
Enfin, par une phrase certes complète, mais très précise, cet article ajoute à l’article L. 110-1 du code de l’environnement ce que l’on entend par biodiversité, ou diversité biologique : la variabilité des organismes vivants de toute origine, y compris les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques, ainsi que les complexes écologiques dont ils font partie. En effet, chaque écosystème fait partie d’un tout plus ample, c’est la toile du vivant. L’article précise enfin que la biodiversité comprend la diversité au sein des espèces et entre espèces, ainsi que celle des écosystèmes.
C’est une définition importante, car sur sa base, nous pourrons conduire des actions pédagogiques – j’évoquais les écoles tout à l’heure – à partir de l’explicitation et du travail sur chacun de ces termes qui permettent d’enrichir, de poser des questions et de susciter la curiosité intellectuelle, le tout en complétant le terme de biodiversité, à la fois trop simple et assez complexe, et qui mérite donc une explication.
Un débat a été soulevé sur la notion d’être vivant. Bien évidemment, les êtres vivants englobent, par définition, les êtres humains. Nous faisons partie de cette chaîne du vivant, et cette prise de conscience devient urgente car pendant trop longtemps, nous avons pensé que les activités humaines pouvaient se développer par la prédation et la dégradation des écosystèmes végétaux et animaux.
Je rappelle quelques éléments chiffrés : il existe 7,7 millions d’espèces animales, 600 000 espèces de champignons, 300 000 espèces de plantes. Bref, nous voyons que cette diversité biologique extrêmement riche mérite bien qu’on lui consacre une dizaine de lignes dans le code de l’environnement, sans que l’on puisse le lui reprocher. Je suggère donc le retrait de cet amendement.