Notre société avait un cruel besoin de ce programme d'actions. La difficulté est qu'il touche avec la sexualité, au plus intime des individus, à des tabous. Il nous faudra du courage à tous, et nous l'aurons, comme d'autres en ont eu avant nous sur des sujets semblables. Je pense ainsi aux combats courageux qu'a menés cette grande figure de notre histoire qu'est Simone Veil pour des causes considérées aujourd'hui comme allant de soi. Tous les jours, au travail, dans la rue, sur un champ de foire ou un terrain de sport, on peut constater qu'il suffit de prononcer le mot « homosexuel » pour que cela provoque sourires en coin, regards entendus ou propos graveleux. Un travail de fond est nécessaire et c'est quotidiennement qu'il faut faire oeuvre de pédagogie.
Alors que nous avons besoin de moyens sur le terrain, ceux-ci sont pour l'heure très limités. Il faudrait mener, en lien avec le ministère de la culture, tout un travail sur la littérature, le théâtre, la danse, le cinéma… et traiter différemment de l'homosexualité dans les écoles, les collèges, les lycées et auprès du grand public, de façon que ce sujet devienne familier, naturel. Dès qu'on n'aura plus honte de parler de l'homosexualité et que cela ne fera plus ricaner, la partie sera gagnée. Pour ce faire, nous avons besoin, madame la ministre, que vous nous accompagniez.