Nous discutons de la place des outre-mer dans ce projet de loi. Je rappelle ce qu’a dit Serge Letchimy, au début du débat, en reconnaissant le travail du Gouvernement, car, au départ, ce texte ne comportait rien sur nos outre-mer. En effet, vous savez combien je me préoccupe de la place des outre-mer, et en particulier de leur biodiversité, et de la mobilisation que je sens dans ces territoires.
Méfions-nous du vocabulaire. Pour ma part, je ne parle jamais de régions « ultra-périphériques », vous le savez. Je suis allée récemment en Martinique et en Guadeloupe, pour lancer le mouvement de la transition énergétique et faire en sorte que les outre-mer soient à l’avant-garde des territoires à énergie positive et de l’autonomie énergétique. Étant donné la chance que représentent aujourd’hui les enjeux des énergies renouvelables, les outre-mer peuvent devenir le centre et non plus la périphérie. Ils ont un défi formidable à relever. Grâce aux nouvelles énergies, notamment à l’énergie thermique des mers et à l’énergie solaire, sur lesquelles il y a tant de retard, il est évident que nous devons concevoir un nouveau modèle de transition énergétique.
Se pose alors, effectivement, la question de la place des outre-mer dans le dispositif. Je tiens à rappeler que la République est une et indivisible, et je suis très gênée que certains considèrent que seules des personnes issues des outre-mer peuvent défendre ces régions et leur biodiversité. Il n’y a pas plus là-bas de personnes sensibilisées à la biodiversité qu’en métropole ; il y a autant d’opposants là-bas qu’ici. Par ailleurs, le conseil d’administration de l’Agence française pour la biodiversité sera constitué de plusieurs collèges en fonction des différentes compétences requises et des professions concernées – nous avons déjà eu un débat sur les différents représentants des chasseurs –, soit un collège des experts, celui des professionnels, celui des différentes structures concernées et des ONG.
Il est très important que la totalité du conseil d’administration, quelle que soit l’origine de ses membres, prenne en considération la grande place que tient la biodiversité dans les outre-mer. À cet égard, il va de soi que, par les nominations auxquelles je procéderai, les outre-mer seront pris en compte – c’est indispensable et nos débats en témoignent.
Il y aura peut-être, d’un côté, un chasseur totalement opposé à la biodiversité dans les territoires ultramarins et, de l’autre, un chercheur issu du Muséum d’histoire naturelle, ou même un chasseur de métropole, sensibilisés, quant à eux, au sujet et capables de défendre la biodiversité. Ce n’est pas parce qu’on est originaire des outre-mer que l’on est forcément sensibilisé à 100 % à cette question.
Par conséquent, poser la question de l’origine géographique ne doit pas pour autant conduire à oublier la conception, que nous pouvons tous partager, d’une république une et indivisible, avec des citoyens à égalité, en métropole et dans les outre-mer, pour défendre la biodiversité, qu’elle soit métropolitaine ou ultramarine. C’est absolument essentiel car, sinon, la logique de la démarche pourrait se retourner et renvoyer les outre-mer à l’ultrapériphérie, autrement à la marginalité.
Cela dit, je ne peux pas m’opposer à ces amendements,…