Sur l'optimisme d'abord, il est modéré. Après huit rapports sur les dernières COP, j'ai un recul assez grand sur les négociations. Depuis une quinzaine d'années il existe une véritable prise de conscience internationale. Il y a quinze ans, on ne parlait pas de ces questions et les « climatosceptiques » étaient encore largement entendus. Aujourd'hui le travail du GIEC, qui rassemble plus de mille scientifiques, et a mené cinq rapports, nous fournit un appui de qualité sur lequel faire reposer notre discours. La conscience internationale a bougé, nous le constatons lors de nos déplacements : nos interlocuteurs nous présentent désormais systématiquement leur plan climat. Pour les Chinois par exemple, il s'agit d'une obligation politique, car les niveaux de pollution qu'ils connaissent en font un problème de santé publique auquel il faut fournir une réponse pour l'opinion publique nationale. Il y a eu un déclic, qui, il est vrai tarde à se concrétiser du fait de la crise et de la baisse du prix de l'énergie. Il y a aux États-Unis par exemple pour deux cents ans de réserves de charbon, il faut le savoir. Les énergies fossiles vont donc demeurer présentes un long moment. En Inde, les émissions par tête s'élèvent à une tonne et demie : nous pouvons donc comprendre qu'ils nous fassent le reproche d'avoir bénéficié de la révolution industrielle il y a cent cinquante ans et nous demandent de les aider. Un dernier chiffre, la Chine a acheté l'an dernier vingt millions d'automobiles. C'est quatorze millions pour l'Europe. Il y a donc véritablement une montée en puissance.
La difficulté n'est pas simplement de parvenir à un accord contraignant, mais également de mettre en place des moyens de contrôle.