Intervention de Arnaud Leroy

Réunion du 4 mars 2015 à 16h30
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaArnaud Leroy :

Je suis quant à moi relativement optimiste, et je vais vous dire pourquoi. J'ai travaillé sur le climat avant d'être un élu, et je constate un changement de discours. Les échecs nous ont apporté une certaine expérience. Les législations climat existent désormais partout. Et en ce qui concerne les États les plus réticents, comme l'Inde, il faut regarder de près leurs efforts. Un expert que nous avons rencontré à Washington nous a ainsi montré qu'en termes d'installations et de production électrique, les Chinois vont réaliser en vingt ans ce que les États-Unis ont mis cent soixante-dix ans à faire. Il y a donc bien un effet d'entrainement. Même les grands groupes embrassent désormais la transition énergétique : le fleuron national de notre industrie pétrolière est ainsi également un investisseur majeur dans les énergies renouvelables. Il y a aussi une contrainte, c'est celle de la pollution, qui constitue un enjeu de stabilité politique en Chine par exemple, où le gouvernement doit rester en mesure de proposer des terres cultivables, un air respirable. L'inde de son côté va s'engager prochainement sur l'installation d'un potentiel de 40 % d'énergie photovoltaïque : il y a donc de réels progrès à venir.

Enfin, je voudrais insister sur la fierté ressentie face au message des représentants de l'administration américaine, des délégations étrangères et des ONG, qui se disent très satisfaits que la France soit à la manoeuvre pour les négociations en décembre, du fait du réseau diplomatique dont elle dispose, de ses contacts privilégiés avec les pays du Sud, pour lesquels elle demeure un interlocuteur de choix. Tout le monde est conscient qu'en cas d'échec à Paris, la situation sera bloquée ensuite pour au moins dix ans. C'est pourquoi je suis optimiste sur la volonté de l'ensemble des acteurs à s'engager sur un texte commun : il ne sera peut-être pas le texte révolutionnaire que nous souhaiterions, mais il constituera une avancée.

Je souhaiterais terminer en revenant sur le degré de certitude des rapports du GIEC, qui est passé de 65 % à Kyoto à 95 % aujourd'hui : les hommes politiques ne peuvent plus se reposer sur une marge d'incertitude.

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