Nous nous réjouissons de l'organisation de ce débat sur la transition énergétique. C'est la première fois, en France, que l'ensemble des acteurs est réuni autour de la table avec pour tâche de concilier trois contraintes : le dérèglement climatique, le risque d'accident nucléaire et le pic pétrolier, avec l'augmentation du prix du pétrole qui pèse sur notre économie et le pouvoir d'achat. Dans ces conditions, il incombera au débat de démontrer que la transition énergétique n'est pas l'ennemi de la justice sociale ni de l'économie. Au contraire, elle représente une opportunité, pour les ménages, de faire baisser la facture et, du point de vue économique, de créer des emplois et de réduire notre dépendance et notre facture énergétique.
Je me réjouis que ce débat s'ouvre sur la priorité donnée unanimement à la recherche de la sobriété et de l'efficacité énergétique. La directive européenne qui vient d'être adoptée et que nous devons transposer dans notre droit va fixer un cadre, mais nous devrons travailler dans tous les domaines, pas seulement sur les questions d'électricité. Bruno Rebelle a eu raison de rappeler qu'il s'agit là d'un débat global. Le bâtiment et le secteur de la mobilité offrent d'énormes possibilités de gains de productivité du point de vue énergétique ; dans l'électroménager et bien d'autres domaines, les filières industrielles peuvent gagner en efficacité.
La réduction de 50 % du nucléaire à l'horizon 2025 est, pour nous, très significative, sachant que notre conviction nous incline à considérer qu'il ne s'agit que d'une première étape.
Le Président de la République et le Gouvernement ont affirmé qu'on ne toucherait pas aux gaz de schiste, ce qui relève du bon sens élémentaire. Mieux vaut, en effet, s'abstenir si l'on ne veut pas perdre toute crédibilité à la conférence de Doha, au sein de laquelle se développe un travail sur le dérèglement climatique.
Une fois ces éléments posés, nous devons certes nous fixer des objectifs technologiques, mais surtout les assortir d'un dispositif d'accompagnement économique et social. Le débat va travailler sur la base de scénarios, ce qui est un bon procédé. Pour ma part, j'insiste sur la nécessité d'intégrer, dans l'évaluation de ces scénarios, un critère de robustesse, en plus de l'emploi et du coût. Du point de vue de l'emploi, on sait que les filières renouvelables et d'efficacité énergétique sont plus intensives que les productions centralisées. Pour ce qui est des coûts, il faudra déterminer quelle part doit en être supportée par le consommateur et quelle part par le contribuable. Jusqu'à présent, les alternatives énergétiques sont supportées à 100 % par les consommateurs, le renouvelable passant entièrement sur la contribution au service public de l'électricité alors que les coûts des filières anciennes, notamment du nucléaire, sont très largement supportés par les contribuables. La seule assurance en cas d'accident majeur, évaluée entre 600 et 1 000 milliards d'euros par la Cour des comptes pour un accident de type Fukushima ou Tchernobyl, est aujourd'hui à 100 % à la charge du contribuable et non du consommateur. Au regard du dérèglement climatique, du prix de l'énergie et du risque d'accident, le critère de la robustesse sera, pour nous, un élément extrêmement important d'évaluation. Nous misons beaucoup sur le grand virage industriel et énergétique que nombre de pays ont pris et dans lequel la France doit à présent s'engager.
Le 10/12/2012 à 09:02, Debernard a dit :
Monsieur le député, autant j'approuve pleinement votre volonté pour la réduction du nucléaire jusqu'à sa disparition définitive autant je me pose beaucoup de question par rapport au développement du vélo en ville.
L'augmentation de la circulation du vélo par le fait qu'elle réduit la part de circulation d'autre moyens de transport provoque aussi de graves embouteillages (à Paris places données à Mr Decaux qu'elles compensations pour les parisiens par exemple?). Une partie des Français ne peux pas se déplacer par ce moyen de transport, donc rejet à l'égard de ceux-ci ! Proposer que les gens qui pédalent dans les salles de sport produisent de l'électricité par exemple.
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