Concernant l'Iran, la décision finale appartiendra au guide suprême, dont on dit qu'il est très malade. Veut-il marquer son règne par la conclusion d'un accord équilibré ou au contraire marquer son autorité en montrant qu'il ne veut pas céder à la tentation d'une ouverture ? Une question analogue se pose pour la fin du mandat de Barack Obama. Quelle empreinte voudra-t-il laisser ? Nous le saurons dans les semaines qui viennent, mais il est sûr que l'Iran ne peut plus être ignoré. Il est vrai que la situation est difficile pour la population, que le pays est aux abois et a besoin d'un accord. Mais l'Iran est une grande puissance qui a toujours été importante dans la région, et qui a un rayonnement culturel. Nous sommes de ceux qui veulent que l'Iran ait sa place dans le concert des nations et que s'établisse un équilibre dans la région. Au même titre que l'Égypte, l'Iran est un pivot sur lequel s'appuyer demain pour soutenir l'économie des pays de la région mais aussi exercer une influence positive sur les conflits.
Nous devons soutenir l'Égypte qui fait des efforts considérables pour lutter contre les djihadistes et les Frères musulmans. L'Égypte subit notamment l'effondrement du tourisme. C'est un enjeu que de retrouver un flux touristique qui permette de contrer l'appauvrissement de la population et génère des emplois. Par trois fois, le Général Sissi nous a dit de faire attention lorsque j'ai pu le rencontrer avec certains de nos collègues à l'occasion d'un déplacement en Egypte : quand la porte arrière sera enfoncée (l'Égypte), la porte avant sera enfoncée aussi (l'Europe). Quand on voit la situation en Libye, on se dit qu'il est temps que la France et l'Europe jouent leur rôle, y compris en termes de politique de développement. La pauvreté est un terreau de l'islamisme, les islamistes jouant aussi un rôle social important. On l'a vu avec al-Nosra en Syrie mais aussi avec le Hamas en Palestine et le Hezbollah au Liban.