Intervention de Axel Poniatowski

Réunion du 11 mars 2015 à 17h15
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAxel Poniatowski :

Nous sommes très sensibles à la présence parmi nous d'un commissaire européen, suffisamment rare pour être saluée, et je suis assez admiratif, monsieur le commissaire, de la manière dont vous vous êtes adapté à vos nouvelles fonctions.

Vous avez assez longuement explicité les efforts qui sont demandés à la France pour réduire ses déficits en 2015, mais à aucun moment vous n'avez évoqué les 30 milliards d'euros d'économies dont la presse a beaucoup parlé. Pourtant, on peut penser que ces 30 milliards, qui représentent 1,5 point de PIB et nous amèneraient en dessous de la barre des 3 %, ont été évoqués lors des discussions qui se sont déroulées au sein de la Commission. De ces discussions, il est sorti, dites-vous, un accord unanime, mais les débats semblent tout de même avoir été assez houleux et critiques vis-à-vis de notre pays. Le fait que la France, pays fondateur et deuxième économie de l'Union européenne, se trouve ainsi dans le viseur nous donne le sentiment qu'elle est affaiblie par rapport aux autres États membres.

Par ailleurs, tient-on compte du fait que la France est le pays de l'Union dont le budget de la défense est le plus important – 1,5 point de PIB, contre 0,5 à 0,7 point pour les autres États membres – dans la tolérance dont on fait preuve vis-à-vis de son déficit budgétaire ? Comptez-vous aborder ce sujet au sein de la Commission ?

En ce qui concerne le plan Juncker, nous espérons tous que la France, qui n'a pas toujours été très efficace dans ce domaine, saura en bénéficier pour une part substantielle. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur ce sujet, qui semble être une de vos préoccupations, ainsi que sur les critères retenus par la Commission pour la sélection des projets ?

Par ailleurs, M. Giscard d'Estaing a indiqué que la Grèce, dont la dette est trop importante pour qu'elle puisse s'en sortir, devait, dans l'intérêt des États membres de la zone euro et dans son propre intérêt, quitter la zone euro. Qu'on le veuille ou non, la Grèce n'est pas un État de droit, au sens européen du terme : elle n'a quasiment pas d'administration fiscale. Pourquoi veut-on absolument qu'elle demeure dans la zone euro ?

Enfin, pouvez-vous nous dire quel effet cela vous fait d'être un commissaire de gauche dans une Commission beaucoup plus à droite qu'auparavant ?

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