Intervention de Thierry Braillard

Réunion du 17 mars 2015 à 16h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Thierry Braillard, secrétaire d'état aux sports :

À la suite des événements de janvier, nous avons eu de nombreux entretiens, qui ont apporté leur lot d'informations. Chaque année, 140 000 à 150 000 jeunes quittent le système scolaire sans diplôme ni formation. Le délai de latence entre le moment où le jeune quitte le système scolaire et le jour où il pénètre pour la première fois dans une mission locale est en moyenne de vingt-huit mois – je cite les chiffres d'une étude réalisée par le Pôle Rhône-Alpes de l'orientation (PRAO).

Pendant ces vingt-huit mois, le sport reste l'une des rares activités grâce à laquelle le jeune conserve un lien social, des astreintes, des contraintes d'entraînement ou de compétition, gardant ainsi un pied dans la vie réelle.

Il est intéressant de constater que le Premier ministre, après avoir rendu les arbitrages pour présenter le plan qui vous est soumis aujourd'hui, a hissé le sport au même niveau que la culture, définissant ces deux activités comme étant des outils majeurs d'intégration. C'est une véritable valorisation du sport dans ces quartiers dits « populaires », « difficiles » ou « fragiles ». Des choses ont été faites, mais à l'évidence, il faut faire plus et mieux. C'est là toute la difficulté.

Le plan « Citoyens du sport » comporte plusieurs mesures.

Nous nous sommes rendu compte qu'il fallait professionnaliser les clubs. De nombreux clubs ont plus de 1 000 licenciés. Aujourd'hui, ils voient baisser le nombre de leurs bénévoles réguliers et fonctionnent avec des bénévoles ponctuels. Il faut donc professionnaliser, c'est-à-dire qu'il va falloir créer des emplois pour pérenniser cette activité.

S'agissant de la formation, il faut nourrir le dialogue. Comment mieux dialoguer, mieux comprendre, mieux appréhender et faire en sorte qu'il n'y ait pas de difficultés dans les différentes structures sportives ? Cela passe par la formation. Certains présidents de fédération se sont rendu compte que l'éducation civique était totalement absente de la formation de leurs éducateurs. Il va donc falloir accorder une place plus importante aux valeurs de citoyenneté et de laïcité en mobilisant les fédérations sportives pour qu'elles intègrent dans la convention d'objectifs qu'elles signent avec l'État un plan de citoyenneté et un programme de citoyen du sport.

Nous nous sommes également aperçu que les fédérations ne pénétraient pas certains quartiers, dans lesquels il n'y avait que le football. Autrement dit, un adolescent de quinze ans – fille ou garçon – qui n'aime pas le football ne peut pas faire de sport, alors qu'il existe des activités sportives peu coûteuses et faciles à pratiquer, comme le badminton. Il faut que les fédérations se développent dans ces quartiers dits « difficiles ». Si nécessaire, nous serons là pour les y aider. Avec Patrick Kanner et Myriam El Khomri, nous allons, dans les prochains jours, adresser aux préfets une circulaire visant à accroître la place du sport et le rôle des clubs sportifs dans les contrats de ville, qui doivent être mieux reconnus et accompagnés dans leur démarche éducative et citoyenne.

Une place importante sera accordée à la vie associative. À la suite d'une décision du Premier ministre, une enveloppe de 100 millions d'euros permettra de développer la vie associative dans les quartiers – je pense notamment aux associations sportives. Telles sont les prémices du plan « Citoyens du sport », que nous sommes en train de formaliser et dont nous aurons certainement l'occasion de vous parler à nouveau.

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