Intervention de Olivier Dassault

Séance en hémicycle du 24 mars 2015 à 9h30
Questions orales sans débat — Inquiétudes du monde rural

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Dassault :

Madame la ministre du logement, de l’égalité des territoires et de la ruralité, le monde rural se sent abandonné.

Moins visibles, la pauvreté, le chômage, le désespoir y sont aussi ancrés. Les ruraux regardent de loin le développement dynamique, les aides apportées aux métropoles, tandis que chez eux, c’est un désert français. Les petits commerces de proximité ferment à cause des charges, les services publics vident les lieux, le droit d’accès à la santé n’est plus respecté. Votre gouvernement organise actuellement la fuite des professionnels du droit et projette même de limiter encore plus les périodes de chasse !

Non, madame la ministre, je refuse que nos campagnes deviennent un parc d’attractions pour citadins, ou simplement un « poumon vert » pour les « gens de la ville », afin qu’ils s’y reposent et y oublient le quotidien, sans tentation d’ouvrir leurs courriels faute d’accès à l’internet, sans y subir la foule parce qu’ils n’y trouveront plus âme qui vive. Si l’histoire continue, ces gens de la ville accéderont aux villages par des routes qu’ils jugeront « pittoresques » simplement parce que, du fait de la baisse des dotations de l’État, elles ne seront plus entretenues.

Madame la ministre, les habitants de nos campagnes ont la peau dure. Ils savent supporter des conditions difficiles, mais ils s’inquiètent de l’augmentation des violences et des cambriolages qui secouent leurs villages. Même la tranquillité d’esprit, ils n’y ont plus droit !

Il y a quelques jours, le Premier ministre leur a fait des belles promesses dans l’Aisne, rythmant son discours de milliards d’euros d’investissements pour développer les territoires ruraux. « Grand diseux, petit faiseux », vous ont-ils répondu dimanche ! Les gens du terroir sont pragmatiques, ils attendent des actes plus que des programmes. Comme leurs élus, ils réclament juste les moyens financiers dont ils ont été privés pour redynamiser leur territoire et l’économie locale.

Madame la ministre, comptez-vous écouter le bon sens paysan ?

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