Ma question s’adresse à Mme la ministre de l’éducation nationale, que j’ai entendue, comme tout le monde, annoncer une énième réforme du collège qui vise notamment à rendre la deuxième langue vivante obligatoire dès la cinquième et à revenir à l’interdisciplinarité.
En introduisant l’apprentissage d’une deuxième langue vivante dès la cinquième, vous faites une énième erreur. À l’heure où l’illettrisme atteint des sommets et où l’appréhension de la première langue vivante est pour beaucoup un échec, pourquoi imposer cela à nos enfants au lieu de renforcer le français et les fondamentaux ?
En tant que chef d’établissement, j’ai fait l’expérience de la deuxième langue vivante dès la sixième, mais sur la base du volontariat. Cela aurait pu constituer une hypothèse valable : donner la chance à un certain nombre de jeunes qui souhaitent se spécialiser de commencer une deuxième langue dès la sixième. Mais pourquoi obliger tous nos enfants à commencer dès la cinquième ?
Quant à l’interdisciplinarité, qui a déjà fait l’objet de nombreux essais peu concluants, vous semblez ignorer qu’elle existe déjà ! Là encore, il faut préférer les fondamentaux plutôt que de nouveaux projets auxquels personne n’adhérera. Je vous rappelle qu’un élève sortant aujourd’hui du collège a perdu huit cents heures de cours de français par rapport à ses parents, et que 58 % des collégiens des zones d’éducation prioritaire sont touchés par l’illettrisme.
Ma question est donc la suivante : la réforme que vous proposez va-t-elle comporter un programme de lutte contre l’illettrisme et l’échec par un renforcement des matières fondamentales ? Tout le monde l’attend ! J’attends votre réponse avec un grand intérêt.