Monsieur le député, vous interrogez le Gouvernement sur la réforme du collège et la lutte contre l’illettrisme. Je vous rappelle que les efforts engagés depuis 2012 pour la refondation de l’école de la République ont d’abord été concentrés sur le premier degré. En effet, si nous voulons permettre aux enfants de maîtriser la langue française, il faut en améliorer l’apprentissage dès le primaire.
Aujourd’hui nous réorganisons le deuxième temps de la scolarité obligatoire, à savoir le collège. Comme vous, nous en constatons les carences.
En effet, depuis plusieurs années, le collège est le maillon faible du système éducatif français. L’organisation actuelle n’apporte pas les solutions adaptées aux élèves qui rencontrent des difficultés significatives à la fin de l’école primaire, et conduit même parfois à leur aggravation. D’ailleurs le nombre de collégiens en difficulté à l’issue du collège augmente fortement depuis 2000.
Notre gouvernement est déterminé à agir pour que les élèves apprennent et réussissent mieux au collège. C’est le sens de la réforme du collège que nous venons d’engager. Les nouveaux programmes élaborés par le Conseil supérieur des programmes font de la maîtrise des fondamentaux dans toutes les matières une priorité. L’enseignement du français est centré sur la maîtrise et l’utilisation de la langue, orale et écrite, et celui des mathématiques devient plus attractif.
La transmission des savoirs fondamentaux doit aussi passer par de nouvelles pratiques pédagogiques. Ainsi, les enseignements pratiques interdisciplinaires, en croisant, en contextualisant et en utilisant les apprentissages en vue de réaliser des projets concrets, permettront aux élèves de comprendre le sens de ces apprentissages.
Ces nouvelles méthodes sont d’ores et déjà expérimentées. J’ai moi-même eu l’occasion, dans un collège situé près de Bordeaux et plébiscité par les parents d’élèves, de vérifier le succès de cette pratique interdisciplinaire.
Enfin, l’acquisition de nouvelles compétences apparaît aujourd’hui indispensable pour que les élèves réussissent leur insertion professionnelle. Cela nous a amenés à nous poser la question de l’apprentissage des langues. C’est à ce titre que nous avons décidé qu’une deuxième langue vivante serait enseignée à tous les collégiens dès la classe de cinquième. Cet apprentissage précoce est essentiel dans une société où les échanges entre les pays se sont multipliés et amplifiés. Il est en outre porteur d’une ouverture sur le monde qui favorise la formation de citoyens éclairés.
La lutte contre l’illettrisme a reçu une nouvelle impulsion il y a deux ans, lorsque celui-ci a été déclaré Grande cause nationale. Nous avons à cette occasion travaillé très étroitement avec l’agence de lutte contre l’illettrisme, dont je salue la qualité du travail.
La réforme du collège que nous menons, monsieur le député, est loin de porter atteinte à la transmission des savoirs fondamentaux. Bien au contraire, elle favorise un meilleur apprentissage des élèves en les replaçant dans le monde d’aujourd’hui et en leur permettant de se préparer à leur future vie professionnelle et citoyenne.