Intervention de Laurent Furst

Séance en hémicycle du 24 mars 2015 à 9h30
Questions orales sans débat — Développement d'une offre hospitalière de moyen séjour

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurent Furst :

Madame la secrétaire d’État, en tant qu’ancien directeur d’hôpital, je garde pour ce milieu professionnel, qui compte plus d’un million de salariés pour le seul secteur public, une attention particulière. J’ai l’impression que l’hôpital souffre d’un certain nombre de maux, parmi lesquels je citerai l’excès réglementaire poussé à son paroxysme, la problématique des urgences, qui ont certes un rôle sanitaire, mais aussi un rôle social, lequel est mal évalué, et celle des flux de patients.

Si l’on calculait la moyenne d’âge des patients d’un centre hospitalier, à l’exception des activités mère-enfant et traumatologiques, on s’apercevrait qu’elle est particulièrement élevée : nous pouvons le constater, l’hôpital accueille très majoritairement des personnes âgées.

L’une des difficultés de nos établissements est de trouver des lits de dégagement, notamment de soins de suite et de réadaptation, ou SSR, souvent d’anciens services de médecine de proximité.

Tant pour des raisons d’économie que par sécurité, le nombre de lits a été réduit – je ne parle pas ici des lits de moyen séjour de spécialité, mais des lits de SSR à orientation gériatrique ou polyvalents.

Depuis des années, je me demande s’il ne serait pas temps de recréer dans nos territoires, dans nos villes et dans nos quartiers, des services de proximité qui pourraient servir non seulement de lits de dégagements pour les services de pointe, mais qui permettraient aussi, par des admissions directes, d’accueillir à un coût infiniment moindre des patients qui embolisent aujourd’hui les services de court séjour.

Bien sûr, ces services auraient un coût, mais ils feraient faire d’importantes économies à nos hôpitaux et permettraient de concentrer les moyens humains et techniques sur de vraies problématiques de court séjour.

Ne pensez-vous pas, madame la secrétaire d’État, qu’avant d’aborder une réforme hospitalière, il faudrait d’abord faire une étude très fine de la clientèle hospitalière et, surtout, du parcours des malades ? À titre personnel, je crois qu’il y a de riches enseignements à en retirer.

Mais, surtout, je crois qu’il y a une part d’humanité hospitalière à retrouver. Les malades du cancer qui cherchent un lit entre deux phases aiguës pourraient être accueillis près de chez eux ; des personnes âgées pourraient être soignées sans être éloignées de leurs proches. Tous pourraient être rassurés par un parcours de soins lisible et respectueux de ce qu’ils sont. Enfin, de tels services permettraient d’aborder de manière plus paisible la question de la fin de vie pour de nombreuses personnes.

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