Je voudrais tout d’abord, au nom du groupe UMP, témoigner de la tristesse, de l’émotion et de la compassion que nous éprouvons à l’égard des victimes de ce crash aérien – probablement le plus meurtrier qui se soit produit dans notre pays depuis l’après-guerre – et de leurs familles.
Madame la ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, notre système éducatif a besoin d’être régénéré, et il ne peut certainement pas l’être par des affirmations péremptoires et encore moins par des micro-réformes aléatoires et, pour tout dire, dérisoires.
Et pourtant, c’est ce que vous faites. Vous vous livrez à des affirmations péremptoires lorsque vous continuez à dire que la réforme des rythmes scolaires se met en place avec l’assentiment général, que tout se passe bien et qu’il n’y a aucun problème. Tout le monde sait qu’il n’en est rien. Les maires, puisqu’ils sont républicains, ont bien sûr appliqué, bon gré et plutôt mal gré, votre décision. Ils se sont pliés à l’imposition que vous en avez faite et qui a conduit les collectivités à financer l’essentiel des actions qu’elles ont essayé de mettre en place.
Vous lancez des micro-réformes aléatoires : c’est le cas, il faut le dire, de ce que vous venez d’annoncer concernant le collège. Deux exemples suffiront, j’en suis persuadé, à montrer combien tout cela est dérisoire.
Premier exemple : les langues. Vous nous annoncez – grande révolution – l’apprentissage des langues dès la classe de cinquième. Or tout le monde apprend que cet enseignement, dispensé à l’heure actuelle à raison de trois heures par semaine pendant deux ans, le sera à raison de deux heures par semaine pendant trois ans. Sur trois années cela n’apportera rien, si ce n’est, peut-être, des choses négatives. L’impact sera en effet le même.
En ce qui concerne les humanités, ensuite, vous venez d’annoncer la suppression pure et simple, dans un « gloubi-boulga » d’enseignements pratiques interdisciplinaires – EPI –, du latin et du grec. Tout cela n’est pas sérieux. Madame la ministre, quand allez-vous enfin réformer sérieusement l’éducation nationale ?