Intervention de Sergio Coronado

Séance en hémicycle du 24 mars 2015 à 15h00
Questions au gouvernement — Lutte contre la pollution atmosphérique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSergio Coronado :

Je souhaite tout d’abord adresser les condoléances du groupe écologiste aux familles des victimes de ce terrible accident.

Ma question s’adresse à M. le Premier ministre.

La pollution atmosphérique est, à juste titre, la première préoccupation environnementale des Français. L’enjeu de santé publique est énorme : décès prématurés, hospitalisations, bronchites chroniques – les dangers sanitaires de cette pollution sont connus. Ces dangers représentent en outre un coût financier important pour la collectivité, qui est évalué, suivant les études, à entre 20 et 30 milliards d’euros pour la France métropolitaine.

Depuis 2012, les particules fines sont classées cancérigènes par l’Organisation mondiale de la santé. Selon cette dernière, sur 7 millions de décès provoqués chaque année par la pollution globale de l’air, plus de 2 millions sont dus à l’inhalation de particules fines.

Monsieur le Premier ministre, la semaine passée, la région Île-de-France a connu un épisode de pollution aux particules fines qui a duré plusieurs jours. Alors que la Ville de Paris et la région Île-de-France pressaient le Gouvernement de mettre en place la circulation alternée à Paris et dans une vingtaine de communes limitrophes, un membre de votre gouvernement a préféré engager une polémique déplacée. Nous savons pourtant que la circulation alternée est une mesure efficace pour lutter contre la pollution atmosphérique : 15 % de la pollution globale est due au trafic automobile. De nombreuses capitales la mettent d’ailleurs en oeuvre à chaque pic de pollution, de manière systématique, depuis des années.

À l’heure où la France a pour ambition de se placer sous le signe de l’exemplarité environnementale, la mise en action des services de l’État a tardé, et c’est regrettable.

Monsieur le Premier ministre, il est incompréhensible pour nos concitoyens que, dès lors que les collectivités sont d’accord pour prendre une telle mesure en cas de pic de pollution, la décision finale appartienne à l’État, et à lui seul. Il est urgent que l’État s’engage à associer systématiquement les représentants des collectivités territoriales à la prise de décision prévue après deux jours de pic de pollution consécutifs. Il serait en outre nécessaire, en cas d’atteinte du seuil d’alerte, de prévoir un mécanisme automatique comprenant une série de mesures concrètes en faveur de la qualité de l’air, dont la circulation alternée. La santé doit être une priorité, monsieur le Premier ministre !

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