Intervention de Bertrand Pancher

Séance en hémicycle du 24 mars 2015 à 15h00
Biodiversité - nomination du président du conseil d'administration de l'agence française pour la biodiversité — Explications de vote communes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBertrand Pancher :

Monsieur le président, monsieur le secrétaire d’État, madame la rapporteure, chers collègues, la biodiversité est un enjeu extrêmement important. Le capital vert s’érode de jour en jour, beaucoup trop d’espèces sont menacées ou ont déjà disparu. La violence du progrès, le pillage de certaines matières premières, la pollution des sols et des océans, la réduction des espaces, le réchauffement climatique : tous les indicateurs de la biodiversité sont au rouge et nous nous demandons tous ce que nous allons léguer à nos descendants. Beaucoup d’experts entrevoient la survenue imminente d’une sixième phase d’extinction des espèces et Gilles Boeuf rappelle justement que « l’homme est aujourd’hui la plus puissante force évolutive de la planète ».

Lors de la première conférence environnementale de 2012, nous avions donc accueilli d’un oeil plus que favorable la proposition du Président de la République de créer une grande agence nationale de la biodiversité dotée de réels moyens, d’autant que cette idée avait déjà été avancée par Jean-Louis Borloo, qui n’avait pas eu le temps de la mettre en oeuvre.

Il apparaissait en effet nécessaire de regrouper ou de fédérer les structures existantes pour avoir une vue globale sur la situation, en métropole comme en outre-mer. Afin de disposer d’analyses solides et fiables dans un contexte de diminution des moyens publics, nous pensions qu’il était indispensable de coordonner et de rendre davantage cohérentes toutes les structures d’expertises dans ce domaine.

Comme d’habitude, hélas, et malgré la qualité du travail de Mme la rapporteure, que je tiens à saluer, ce texte de loi n’a plus rien à voir avec les annonces. Il n’y a plus de grande agence de la biodiversité. Si nous n’avons jamais été favorables à une intégration directe de l’ONCFS et de l’ONF au sein de l’AFB, nous ne pouvons que constater qu’elle se résume à une structure experte des milieux aquatiques. Quel flop ! Le texte ne contient rien sur les moyens d’accompagnement. On met à contribution des organismes déjà saignés à blanc par l’État, je pense notamment aux agences de l’eau.

Nous aurions dû être sur nos gardes, car vous ne cessez de nous faire le coup, monsieur le secrétaire d’État ! On devait, avec la commission Duron, enfin s’engager vers de vraies priorités en matière d’infrastructures. On a abouti, en fait, au pire immobilisme que l’on ait connu sous la Ve République. Le Président de la République s’était engagé à construire 500 000 logements neufs et à rénover autant de logements anciens chaque année. C’était un grand engagement de la première conférence gouvernementale.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion