Si cette création a été possible aussi rapidement, c’est que la métropole de Lyon pré-existait dans les faits, même si elle n’avait pas d’existence juridique. Car toute l’histoire du développement de l’agglomération lyonnaise depuis deux siècles consiste en une révision continue des frontières du département pour y contenir une agglomération qui a toujours débordé sur les départements voisins, l’Isère et l’Ain.
Et cette extension s’est accompagnée, depuis la création de la communauté urbaine, d’un transfert continu de compétences vers cette communauté. Mais il restait tout un pan des prérogatives d’une métropole qui ne relevait pas de la communauté urbaine. Si les grandes métropoles ont une face brillante, parce qu’elles créent de la richesse et attirent des compétences, elles portent aussi, en leur sein, de profondes inégalités. L’agglomération lyonnaise est prospère, mais elle compte sur son territoire 46 000 bénéficiaires du revenu de solidarité active, le RSA.
Si l’on veut répondre pleinement à ces deux aspects, il faut pouvoir mener à la fois des politiques de développement économique et urbain et des politiques sociales visant à prendre en charge les plus fragiles. En réunifiant, au sein de la métropole, les compétences de l’ancien département et celles de la communauté urbaine, la métropole de Lyon constitue une collectivité territoriale de plein exercice, à la dimension de notre époque, associant comme on le dit à Lyon, l’urbain et l’humain.