Intervention de Jean-Louis Bricout

Séance en hémicycle du 26 mars 2015 à 9h30
Questions orales sans débat — Possibilité d'introduire dans les programmes scolaires l'apprentissage du code de la route

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Bricout :

Monsieur le secrétaire d’État, je souhaite vous interroger sur la possibilité d’introduire dans le cadre des programmes scolaires officiels de l’éducation nationale l’apprentissage du code de la route et le passage de l’examen. Le projet de loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques apporte quelques avancées, mais je pense qu’il faut, certainement, aller plus loin.

Vous le savez, monsieur le secrétaire d’État, l’épreuve théorique du permis de conduire, qui est un préalable obligatoire avant de passer les épreuves de conduite, constitue pour les jeunes, notamment dans la ruralité, un passeport indispensable pour l’emploi.

D’un point de vue pratique et logistique, rien ne s’y oppose : les salles informatiques en capacité d’accueillir des groupes existent déjà. Les cours pourraient, au moins dans un premier temps, être dispensés par des intervenants extérieurs.

D’un point de vue pédagogique, les arguments ne manquent également pas. La démarche proposée s’inscrit d’abord dans la continuité des apprentissages à la sécurité déjà dispensés dès l’école élémentaire.

Elle favorise aussi l’apprentissage des bons comportements. Oui, Monsieur le secrétaire d’État, on se comporte au volant comme on se comporte dans la vie. Adapter son comportement fait aujourd’hui partie intégrante des savoirs fondamentaux au même titre que lire, écrire et compter. Les entrepreneurs que nous rencontrons nous le rappellent, d’ailleurs, sans cesse. Or, bien se comporter, c’est la première chose que l’on apprend dans le code de la route.

Une telle introduction permettrait aussi, et ce n’est pas négligeable, de faire le lien entre l’apprentissage à l’école et ses applications concrètes dans la vie. L’apprentissage du code en est une parfaite illustration : son introduction reviendrait donc à rendre compréhensible pour notre jeunesse l’effort d’apprendre.

D’un point de vue économique, pour nos territoires ruraux où la mobilité est un préalable à l’accès à l’emploi, l’impact d’une telle mesure ne serait pas neutre. En ce qui concerne l’épreuve, les candidats pourraient passer l’épreuve théorique lors des journées « défense et citoyenneté », dans le cadre du service civique ou lors d’une épreuve optionnelle au baccalauréat.

À l’heure où l’on s’interroge sur les formes que doit prendre l’engagement citoyen de notre jeunesse, je veux rappeler qu’à une certaine époque, le service national était facteur d’ascension sociale car il permettait à de nombreux jeunes de passer leurs permis.

Monsieur le secrétaire d’État, je vous interroge donc afin de savoir ce que vous pensez de l’opportunité d’intégrer le passage du code de la route dans les programmes officiels ? Une telle mesure serait, à juste titre, perçue comme une mesure de justice sociale et enverrait un beau message à notre jeunesse ainsi qu’à notre ruralité.

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