Intervention de Thierry Mandon

Séance en hémicycle du 26 mars 2015 à 9h30
Questions orales sans débat — Meilleure prise en compte des charges de centralité des communes moyennes et des centres bourgs

Thierry Mandon, secrétaire d’état chargé de la réforme de l’état et de la simplification :

Monsieur le député Jean-Jacques Cottel, la loi de programmation des finances publiques 2014-2019 détaille la répartition sur trois années des 50 milliards d’euros d’économies décidés par le Gouvernement. Les collectivités territoriales participeront à hauteur de 11 milliards d’euros, montant qui correspond à leur poids dans la dépense publique, soit 21 %. Cet effort représente annuellement 1,9 % des recettes réelles de fonctionnement des collectivités territoriales.

Le Gouvernement a reconduit les modalités de répartition retenues par le comité des finances locales en 2013 pour la répartition de 2014. Ainsi, la contribution de 3,67 milliards d’euros pour 2014 est partagée entre les différentes catégories de collectivités territoriales en fonction de leurs recettes totales.

Lors du débat en fin d’année dernière, la crainte de la baisse de l’investissement public qui pourrait résulter de la baisse des dotations a été fortement relayée dans cet hémicycle. Le gouvernement y a répondu.

S’agissant des plus petites communes, la prise en compte des charges de centralité des communes moyennes et des centres bourgs est assurée par une fraction dédiée de la dotation de solidarité rurale, la fameuse DSR. Cette dotation est attribuée pour tenir compte des charges que supportent les communes rurales et pour pallier l’insuffisance de leurs ressources fiscales. En 2015, le montant de la fraction bourg-centre est en hausse et s’élève à 406 227 085 euros, soit une augmentation de plus de 33 millions par rapport à 2014.

Afin de soutenir les projets d’investissements de proximité qui sont le plus souvent pilotés par les communes moyennes, qu’il s’agisse de maisons de santé, de maisons de services ou de projets de rénovation énergétique, par exemple, le Gouvernement a garanti l’ensemble des dotations et des subventions de soutien aux investissements, qui représentent plus de la moitié des recettes d’investissement hors emprunt des collectivités concernées. Cette même volonté a conduit en 2015 à majorer de 200 millions d’euros la dotation d’équipement des territoires ruraux, la DETR.

Enfin, la progression de 192 millions d’euros du fonds de compensation pour la TVA en 2015 ne pèsera pas sur les concours financiers de l’État aux collectivités territoriales et, en cette période de faible inflation, le taux d’actualisation des bases voté en loi de finances représente lui aussi un « bol d’air », en quelque sorte, pour les collectivités.

Plus récemment, une cinquantaine de mesures ont été détaillées lors du comité interministériel à l’égalité des territoires que le Premier ministre a présidé à Laon le vendredi 13 mars ; bon nombre d’entre elles pourront profiter aux communes moyennes et aux centres-bourgs.

Monsieur le député, les marges de manoeuvre des collectivités territoriales existent, de même que les capacités d’économie et de réorganisation. Je rappelle que la loi NOTRe contient plusieurs dispositions spécifiques sur la mutualisation qui renforcent encore davantage les possibilités pour les communes et les intercommunalités en ce sens. En tout état de cause, soyez assuré qu’en ces temps où le sentiment d’abandon touche telle ou telle partie de notre territoire, le Gouvernement considère la situation particulière des petites et moyennes communes, notamment le rôle des centres-bourgs dans la structuration du territoire, comme une véritable priorité.

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