Intervention de Delphine Batho

Réunion du 25 mars 2015 à 9h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDelphine Batho :

Je vous remercie, monsieur le président, d'avoir organisé cette table ronde sur ce sujet majeur.

La baisse du prix du pétrole est liée à une crise de surproduction. Quant à la crise de 2008-2009, que l'on a qualifiée de « financière », elle était aussi due à une hausse du prix des matières premières et du coût de l'énergie.

Si la baisse actuelle a des effets positifs, de nombreuses incertitudes demeurent quant à son impact en matière de relance, compte tenu notamment du risque de déflation. Pour obtenir des effets plus positifs en Europe, il nous faudrait une stratégie d'investissement forte.

Il y a une certaine schizophrénie à se réjouir de la baisse du prix du pétrole tout en préparant la COP 21 qui se tiendra à la fin de l'année. Ainsi que l'a très bien expliqué monsieur Criqui, nous avons aujourd'hui une occasion historique de mettre en place une taxe carbone plus ambitieuse sans que cela soit douloureux pour les ménages et pour notre économie. En outre, il est temps de réviser un certain nombre de théories anciennes selon lesquelles la hausse du prix du pétrole orienterait mécaniquement les marchés vers l'investissement dans l'économie bas-carbone. En réalité, une stratégie d'investissements publics est nécessaire afin de rendre notre économie plus résiliente aux chocs futurs, car les coûts augmenteront de toute façon, que ce soit à court, moyen ou long terme.

Vous avez peu évoqué, messieurs, l'impact de la baisse du prix du pétrole sur la rentabilité des exploitations pétrolières et gazières les plus polluantes, notamment sur l'extraction de pétrole des sables bitumineux et sur celle du gaz de schiste. Quelles seront les évolutions dans ce secteur au niveau mondial ?

Selon moi, la question du président Brottes ne portait pas tant sur les normes Euro 6, dont notre commission a déjà débattu, que sur la part relative du gazole et de l'essence dans la production des raffineries françaises. Qu'en est-il ?

En 2014, il a été décidé de porter à 60 % la part du prix de marché « spot » dans les tarifs du gaz. Ce choix ne s'est pas révélé judicieux au regard de l'évolution actuelle des cours du pétrole. Le choix antérieur, qui consistait à s'en tenir à une part de 45 %, était plus raisonnable : il aurait permis de répercuter la baisse du prix du pétrole sur la facture des consommateurs de gaz.

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