Dans notre région, je pense que tous les chargés de mission – car nous avons un homme chargé de mission, à Dignes – sont bien positionnés auprès de nos directions départementales. En tout cas, je n'ai pas entendu mes collègues s'en plaindre.
Si Mme Régis changeait de fonctions, est-ce que la direction porterait avec moins d'enthousiasme les droits des femmes ? Peut-être, mais ce n'est pas qu'une question de personne.
Pour ma part, j'ai été adjointe de DDASS, je suis passée par la Délégation régionale aux droits des femmes en PACA et j'ai été chargée de mission départementale aux droits des femmes. Je pense avoir le recul suffisant pour pouvoir affirmer que depuis que je suis en direction départementale, en tant que chargée de mission, j'ai eu à ma disposition un nombre plus important de leviers que lorsque je m'occupais des violences au sein de la délégation régionale.
Au sein d'une même direction, on se voit, on se parle entre collègues. Lorsque la chargée de mission doit, par exemple, traiter un dossier d'hébergement, le service du logement se trouve à proximité. Par ailleurs, la cohésion sociale est regroupée, dans le même ministère, avec la jeunesse et les sports, qui ont été depuis longtemps sensibilisés aux problématiques d'égalité et de violences. Les chargées de mission aux droits des femmes trouvent donc des oreilles attentives.
Étant placées auprès de la Direction, nous avons le pouvoir de la représenter, par exemple dans les réunions des contrats urbains de cohésion sociale (CUCS). De ce fait, nous sommes davantage reconnues et visibles.
Il se trouve aussi que la Direction tient des réunions trimestrielles avec les autres directeurs départementaux. Tous ses membres, dont la chargée de mission, participent à ces réunions inter directions départementales interministérielles. Cela facilite nos contacts avec les directeurs départementaux, des unités territoriales (UT) de la DIRECCTE ou de l'Agence régionale de santé. J'en ai moi-même fait l'expérience. Ainsi, une de mes collègues a déplacé des places de centres d'hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) d'un endroit à l'autre, pour donner plus de cohérence au dispositif que l'on était en train de monter pour la prise en charge des violences faites aux femmes. Très sincèrement, je pense qu'en étant à la Délégation, je ne l'aurais pas obtenu ou du moins plus difficilement car éloignée du centre de décision. La place que nous occupons dans le département permet la mise en place d'instances de travail communes et la diffusion, dans les directions départementales, de la culture « droits des femmes ».