Monsieur le Premier ministre, un Français sur deux n’a pas jugé utile, n’a pas jugé efficace de s’exprimer lors des élections départementales. Cette indifférence civique doit singulièrement interroger la majorité, parce que chacun a pu constater que l’abstention concerne une bonne part de celles et ceux qui avaient, en 2012, placé leurs espoirs en nous.
Chacun a pu également mesurer la croissance du vote pour l’extrême droite, alimenté par la crise économique ainsi que par une accumulation de frustrations et de stigmatisations, bien souvent contradictoires entre elles d’ailleurs, qui ne mène à rien.
De même, chacun a pu mesurer qu’en réussissant à gérer ses différences, en réalisant son unité, l’opposition a, par un simple effet mécanique, remporté un grand nombre de conseils départementaux. Face à cette réalité, soyons lucides. Nul ne peut demeurer inerte, à commencer par l’exécutif. Dans un monde qui bouge si vite, qui bouge au risque du pire, on ne peut pas ne rien changer.