Intervention de Arnaud Robinet

Séance en hémicycle du 31 mars 2015 à 15h00
Modernisation du système de santé — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaArnaud Robinet :

Est-ce que les messages préventifs actuels, qui oublient des dimensions capitales comme l’importance des repas, jouent réellement un rôle significatif ? Vous savez bien que non.

D’ailleurs, ceux qui sont en mesure de lutter dans les meilleures conditions contre le risque d’obésité, d’alcoolisme et de consommation de cigarettes sont les élus locaux. Sur le terrain, ce sont eux qui sont les plus capables de créer, par exemple, des zones d’éducation alimentaire prioritaires, en mobilisant la médecine scolaire.

Ce n’est pas en prenant un décret tous les cinq ans pour encadrer la publicité ou le packaging des boissons alcoolisées que nous ferons reculer le binge drinking. C’est en menant aussi et surtout des opérations de prévention dès l’école primaire, tous les ans, que nous obtiendrons des réflexes de protection de la santé.

Si je m’interroge sur l’efficacité des messages sanitaires sur les publics visés, je suis sûr de leur effet négatif sur le secteur du vin, et par là-même sur notre vie en société.

Le vin n’a pas à être traité comme le secteur du tabac et n’a pas à être pris en otage par des parlementaires en mal de notoriété.

Le vin en France représente un pilier de notre civilisation, et ce depuis des millénaires. Moteur de notre commerce extérieur, le vin est aussi et surtout une part de notre image, de notre patrimoine et de notre rayonnement à travers le monde. Au lieu de criminaliser et d’ostraciser son travail, nous ferions mieux de l’accompagner. Nous ferions mieux d’encourager les acteurs de cette filière, tout en luttant contre la commercialisation de produits transformés qui visent une jeunesse qui n’a pas été éduquée au goût et à la consommation raisonnée. Il en est de même pour la bière ou pour les autres boissons alcoolisées produites en France.

Il serait très aventureux de briser ce principe directeur de la loi Évin, qui interdit le tabac mais qui prévient l’abus d’alcool, et non sa consommation modérée.

Ce principe doit demeurer intangible dans notre politique de prévention.

Chers collègues, souvenons-nous de Louis Pasteur, qui fit tant pour la prévention et qui n’hésitait pas à dire en son temps : « Le vin est le breuvage le plus sain et le plus hygiénique qui soit. »

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion