Intervention de Manuel Valls

Séance en hémicycle du 1er avril 2015 à 15h00
Questions au gouvernement — Hausse du chômage

Manuel Valls, Premier ministre :

Monsieur le député, je sais qu’en deux minutes il est difficile d’aller à l’essentiel : très vite, on tombe dans la caricature. Je pourrais rappeler qu’en 2012, il y avait 1 million de chômeurs de plus et que vous avez aussi échoué sur cette question essentielle. Je pourrais vous redire, parce que je pense que nous avons un devoir de vérité à l’égard des Français, que notre pays vit avec un chômage de masse depuis des années.

La stratégie du Président de la République et celle du Gouvernement sont les mêmes : favoriser la compétitivité et la croissance. Parce que sans compétitivité et sans croissance, il n’y a pas de création de richesse et il n’y a pas d’emplois. C’est ce que je veux dire quand j’affirme que le cap est maintenu.

Bien sûr, il faut être à l’écoute, bien sûr un infléchissement ou un changement sont toujours possibles. Mais sur l’essentiel, c’est-à-dire le soutien aux entreprises, la baisse du coût du travail, l’action pour favoriser l’emploi, notamment dans les petites et moyennes entreprises où travaillent l’immense majorité de nos concitoyens et qui sont celles qui peuvent créer de l’emploi, oui, ce cap doit être maintenu.

Et puis, s’agissant de l’investissement privé et public, le Gouvernement fera un certain nombre de propositions très concrètes dès la semaine prochaine dans le cadre d’un séminaire autour du Président de la République, parce que nous devons favoriser le retour de la croissance au moment où des indicateurs affichent une reprise.

Vous prenez des exemples à l’étranger : comparons, bien sûr ! Des pays comme le Portugal ou l’Espagne, qui ont subi des politiques d’austérité d’une brutalité sans précédent et connaissent des niveaux de chômage majeurs, au-dessus de 20 %, retrouvent aujourd’hui davantage de compétitivité.

Le débat peut avoir lieu sur l’Allemagne, mais puis-je vous rappeler, monsieur le député, qu’en 2004, nos deux pays, l’Allemagne et la France, demandaient un délai supplémentaire pour la résorption de leur déficit ? L’un s’est engagé dans la voie des réformes et obtient aujourd’hui des résultats. C’est l’Allemagne. L’autre pays, sous la droite, n’a pas fait ces réformes, et nous l’avons payé pendant des années.

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