Depuis quelques heures, nous assistons une fois de plus à un renversement des générations. Nous avons mis les enfants en position d’être les thérapeutes et les juges de leurs parents : je pense que c’est une très mauvaise chose à long terme et un très mauvais service que nous rendons aux enfants et aux préadolescents de ce pays, confrontés à bien des difficultés et à un monde extrêmement dur – beaucoup plus dur que celui qu’ont connu nos générations.
Vous avez déjà déséquilibré la loi de Mme Veil en supprimant la clause de détresse. À l’article 3 de votre projet, madame le ministre, vous poursuivez votre oeuvre de destruction, au mépris des conséquences psychologiques extrêmement lourdes de ces prescriptions données à des adolescentes qui, pour beaucoup, commencent bien trop tôt leur vie sexuelle.
Madame le ministre, j’appelle très solennellement votre attention sur cet article 3 qui n’a rien d’anodin : il continue une oeuvre de destruction, en niant la douleur et l’angoisse psychique des préadolescentes et des adolescentes. Il nie aussi la spécificité de ces prescriptions et fait porter un poids très lourd aux infirmières scolaires.