Même si nos équipes partagent une éthique forte, qui les incite à s'autolimiter, on ne peut jamais écarter totalement l'hypothèse qu'une personne s'éloigne du cadre légal. Toutefois, les agents sont rarement seuls. Il faut vingt personnes pour réaliser une filature. Toute opération est menée avec une autorité sur le terrain et avec plusieurs agents. Dans ces conditions, le dévoiement est difficile. Le cloisonnement, qui constitue parfois une difficulté, car il nous impose d'identifier tous nos interlocuteurs, réduit encore les risques d'écart. Enfin, nous sommes protégés par le fait que nous travaillons sur les supports informatiques où tout est traçable.
Sans doute un agent peut-il soustraire des informations et les transmettre à un concurrent ou à une autre puissance. Cela s'est déjà produit dans le passé. En cas de doute, je n'hésiterai pas à enquêter sur un de mes agents. Mais, d'une certaine façon, nous le faisons déjà quand nous réalisons des contrôles élémentaires ou des habilitations, ce qui est aussi une fonction de la DPSD.
Pour ce faire, nous étudions de près le dossier des agents qui demandent à nous rejoindre. Certains disposent de toutes les compétences requises, comme l'observe notre division des ressources humaines, mais, à regret, nous renonçons à leur collaboration s'ils présentent des vulnérabilités. Par exemple, pour éviter à un de nos agents de subir la moindre pression, nous écartons d'entrée tous ceux qui seraient endettés ou qui auraient noué depuis des années des amitiés personnelles avec des personnes travaillant pour des services étrangers.