Vous avez indiqué que la Rada n'avait toujours pas adopté, à ce jour, de nouvelle loi prévoyant un statut spécial pour les zones occupées des régions de Donetsk et de Lougansk, alors que la date butoir approchait. Néanmoins, le 16 septembre 2014, elle avait déjà voté une première loi sur le sujet, qui n'avait pas pu être mise en oeuvre du fait des élections organisées par les séparatistes le 2 novembre et de la situation sur le terrain. Ce texte était-il insuffisant ? Quels éléments supplémentaires la nouvelle loi était-elle censée apporter ? Les Ukrainiens ont-ils l'intention d'aller plus loin que le premier statut qu'ils avaient accordé en septembre ?
Pouvez-vous nous en dire plus sur les forces russes présentes en Ukraine ? On entend parler d'un millier d'hommes et d'armes lourdes qui auraient été livrées aux séparatistes. Quel est l'équilibre des forces entre l'armée ukrainienne et les séparatistes en matière d'armement ?
Quelle est votre évaluation de l'impact des sanctions économiques sur la Russie ? Nous savons que l'économie russe souffre beaucoup de la baisse des prix du pétrole, mais celle-ci est sans rapport avec la crise ukrainienne et n'affecte pas que la Russie, même si les milieux nationalistes russes y voient un complot contre leur pays. Est-on en mesure d'isoler l'impact des sanctions ?
S'agissant des questions de sécurité collective, la Rada a abrogé la loi dite « hors bloc » et adopté une nouvelle loi, qui fixe l'objectif d'une adhésion à « l'espace euro-atlantique de sécurité ». Certes, ce texte ne signifie pas nécessairement que l'Ukraine va présenter prochainement sa candidature à l'OTAN, mais il ouvre cette perspective. Or, ainsi que vous venez de le rappeler, il s'agit d'un chiffon rouge pour la Russie. C'est d'ailleurs probablement l'une des principales raisons de son intervention dans l'est de l'Ukraine. Selon vous, pouvons-nous obtenir de l'Ukraine qu'elle reconsidère ce vote ?
Enfin, il est fait état d'une militarisation croissante de la Crimée. La Russie y aurait notamment installé des missiles. Confirmez-vous cette information ? Plus généralement, quelle est aujourd'hui la situation en Crimée, dont plus personne ne parle guère ? Quel est l'état d'esprit des différentes composantes de la population : russophones, Ukrainiens, Tatars ?