On vous a vu beaucoup promettre, beaucoup déclarer, beaucoup annoncer et, parfois, vous énerver sur ces bancs, mais il y a quelque chose que nous n’avons toujours vu : ce sont vos résultats.
Le chômage diminue partout en Europe, pas chez nous. La croissance repart chez nos voisins, pas chez nous. La Commission européenne réclame des réformes et vous entretenez le flou. L’État de droit cède du terrain quand un RER est pris d’assaut dans l’Essonne. Il cède aussi du terrain quand vous laissez pourrir la situation à Notre-Dame-des-Landes, où les riverains vivent un véritable calvaire.
Monsieur le Premier ministre, vous parlez des réformes comme s’il suffisait… d’en parler !
Ce matin, le secrétaire général de la CFDT a déclaré que le Gouvernement avait exclu, devant les partenaires sociaux, toute réforme du contrat de travail. Qu’est-ce que cela signifie, monsieur le Premier ministre ?
Que le Gouvernement est plongé dans l’immobilisme et que, jusqu’en 2017, aucune réforme structurelle ne sera votée ? Pas de réforme du marché du travail ? Pas de réforme des retraites alors que leur financement n’est pas pérenne ? Pas de réforme de l’État et de la dépense publique ?
Vous êtes englué dans des négociations de partis. Entre les écologistes, qui organisent des séminaires pour savoir s’ils vont entrer ou non au gouvernement, et les frondeurs qui bloquent toute action réformatrice mais qu’il ne faut surtout pas lâcher à l’approche du congrès du parti socialiste, j’ai deux questions à vous poser : avez-vous décidé de condamner la France à l’immobilisme ? Êtes-vous devenu un Président du conseil de la IV° République ?