Madame la ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, à en croire François Hollande, qui avait promis la création de 60 000 postes supplémentaires, l’éducation nationale devait être une priorité de ce quinquennat.
Le retour à la réalité est par conséquent brutal pour celles et ceux qui vous ont cru lorsque vous affirmiez, le jour de la rentrée des classes des enseignants, qu’il y aurait bien « un enseignant en face de chaque élève ».
La réalité est tout autre : sur les 22 000 postes créés, 7 000 ne sont pas pourvus cette année et cette pénurie frappe avant tout les établissements en zone prioritaire ! Les conséquences sont désastreuses dans certains départements : certaines classes ferment purement et simplement, d’autres sont surchargées, d’autres encore sont prises en charge par des remplaçants non formés, et les manifestations de parents se succèdent.
Dans le département des Alpes-Maritimes dont je suis l’élu, il était prévu d’ouvrir 27 postes et d’en supprimer 40, y compris parmi les réseaux qui viennent en aide aux enfants en difficulté ! La vive opposition des syndicats, des parents d’élèves et des élus locaux a poussé le rectorat à revoir sa position, mais nous n’avons toujours aucune garantie que la rentrée pourra se faire dans de bonnes conditions !
Autre exemple, en Seine-Saint-Denis, où les syndicats réclamaient 340 ouvertures de classes en janvier, le directeur académique n’en propose que 128 et 60 fermetures de classe.
Cette situation est tout simplement inacceptable. Pour que 150 000 jeunes cessent de quitter le système scolaire sans diplôme, notre école doit donner les mêmes chances à ses enfants d’accéder au savoir, quel que soit le territoire où ils vivent !
Aussi, madame la ministre, ma question est simple : quelles sont les consignes que vous allez donner aux académies afin de mettre fin à cette situation qui angoisse élèves, parents, professeurs et collectivités locales ?