C’est pourquoi de nombreux alcoologues se sont cassé les dents sur des patients dépendants à l’alcool. Vous avez beau leur montrer des photos abominables de cirrhose, leur expliquer les effets de l’alcool à haute dose sur les artères, cela ne fonctionne pas. C’est la même chose ici ! Ce serait merveilleux, mes chères consoeurs, si l’on pouvait faire arrêter un patient toxicomane en lui montrant les conséquences des toxiques. Mais non ! Notre esprit ne fonctionne pas comme cela.
Encore une fois, madame la ministre, votre loi sera un échec parce que, structurellement, vous et votre majorité ne voulez pas entendre ce que nous répétons, à savoir que le mode de fonctionnement d’un patient toxicomane n’est pas le vôtre. Vous aurez beau mettre ce patient en garde, il n’entendra pas vos arguments tant qu’il ne sera pas prêt à arrêter – et cela au terme d’un long parcours, la mort étant passée juste à côté de lui.
Un dernier mot à propos de l’alcoolisme. Un psychiatre disait fort justement : « Au mieux, nos interventions thérapeutiques n’empêchent pas le processus naturel de guérison. » C’est dire s’il faut être modeste sur ces sujets !