Votre texte est profondément paradoxal en ce qu’il compliquera considérablement le travail des soignants. Face à certaines pathologies, ces derniers ont d’abord pour rôle de poser ou de rappeler des interdits que les personnes utilisant des produits illégaux n’ont souvent pas reçus ou pas compris. Face à elles, ils se trouvent fréquemment en position de père ou de mère symbolique. Or vous envoyez un message contradictoire. Quel parent digne de ce nom voudrait transmettre à son enfant le message qu’il peut continuer à consommer ces produits ? Or ce que nous allons dire avec cet article, c’est : « Entrez ici, vous y trouverez les produits que vous souhaitez ! »
En outre, il ne vous sera possible de trier ni les produits – nous l’avons vu à l’article 8 – ni les personnes qui entreront dans vos centres. Comme certains de mes collègues, je crains que les personnes les plus éloignées des cadres juridiques habituels ne franchissent pas leurs portes. En revanche, vous verrez affluer des personnes qui trouveront là un moyen confortable de rester dans la toxicomanie.