Pour dénoncer la politique gouvernementale en matière de drogue, j’établirai une comparaison entre deux fléaux : celui de la vitesse en voiture et celui de la drogue.
Alors que la vitesse était de plus en plus meurtrière sur les routes, on a longtemps pris des mesures préventives d’une efficacité discutable. Puis, il y a une dizaine d’années, on en est venu à des décisions très fortes sur le plan de la répression, qui ont divisé par cinq le nombre de morts en voiture.
C’est la même chose pour ce qui est de la drogue. Le fléau continue de s’aggraver. La drogue pourrit tout. Ce qui est vrai à Paris ou à Genève l’est également dans ma petite ville de province : la dose coûte 10 euros. Le petit jeune qui « chouffe », qui fait le guet, se fait 500 euros par semaines, plus que l’instituteur. Mais il ne va plus la classe, il gagne si bien sa vie à côté !
Tout cela ne peut pas durer. Le Gouvernement ne s’intéresse pas au coeur du problème. Nous l’avons vu à propos de la drogue en prison : pour vous, madame la ministre, le principal sujet est la réduction des risques pour le consommateur. La priorité devrait être la lutte !
En outre, comment ferez-vous la différence entre l’« usager majeur de substances psychoactives » qui fréquentera vos salles de shoot et l’usager mineur qui, sans doute, sera tenté de s’y rendre ?
Enfin, on ne saurait imaginer que la qualité des produits consommés dans ces salles de shoot puisse être garantie. Viendra forcément un jour où l’on y consommera des substances particulièrement frelatées et où il y aura des victimes. Comment vous en tirerez-vous sur le plan légal ?