Intervention de Gilles Lurton

Séance en hémicycle du 7 avril 2015 à 15h00
Modernisation du système de santé — Article 9

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilles Lurton :

Avec l’article 9, madame la ministre, nous abordons votre proposition d’expérimenter ce que le texte appelle des « centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques et des dommages pour usagers de drogues » ou « salles de consommation à moindre risque » – en d’autres termes, des salles de shoot. L’objectif, selon vous, est de permettre aux toxicomanes de consommer leurs propres produits dans de bonnes conditions d’hygiène, en étant supervisés par des personnels de santé.

Après les auditions auxquelles j’ai participé, je me suis renseigné sur les pays qui menaient ou avaient mené cette expérience. J’en ai trouvé une dizaine, principalement en Europe. Si l’on y a constaté, en général, une amélioration des conditions sanitaires dans lesquelles un certain nombre de toxicomanes se livraient à leur addiction, les expérimentations n’ont en revanche entraîné aucune diminution de la consommation de drogue : elles se sont plutôt traduites par une augmentation.

Cela étant posé, pouvez-vous nous indiquer le coût précis de l’expérience que vous entendez mener ? Combien de salles de shoot installerez-vous ? Dans quels endroits ?

Je trouve assez choquant pour les Français que l’on dépense de telles sommes d’argent. Mercredi dernier, lorsque nous débattions de la médecine scolaire, j’insistais sur le manque de médecins dans les établissements, notamment dans les lycées. Il n’y a plus, disais-je, qu’un médecin scolaire pour 12 000 élèves. C’est pourtant à l’école que commence le travail de prévention qui permettrait d’éviter l’augmentation du nombre de toxicomanes dans notre pays. C’est là qu’il faut concentrer les moyens, et non dans des dispositifs qui poseront inévitablement de nombreux problèmes.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion