Intervention de Dino Cinieri

Séance en hémicycle du 7 avril 2015 à 15h00
Modernisation du système de santé — Article 9

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDino Cinieri :

Il faut dire clairement à nos concitoyens ce qu’est une salle de consommation à moindre risque. C’est un endroit où les toxicomanes apportent leur propre drogue et se font injecter des produits totalement illégaux sous surveillance médicale.

Admettre une telle pratique revient à mettre à néant tous les efforts de lutte contre les trafics de drogue engagés depuis un certain nombre d’années. On ne peut pas à la fois dire que l’on combat d’une façon déterminée les trafics de stupéfiants et, en même temps, autoriser que l’on apporte des drogues, ce qui est illégal, dans les centres d’injection. Il y a là un contresens considérable qui brouille complètement le message sur la lutte sans merci que l’on doit mener contre les drogues.

Autoriser ces centres d’injection est irresponsable et constitue une démission totale. Cela va simplement donner bonne conscience à un certain nombre de personnes. En France, nous avons une politique de prévention et de réduction des risques bien meilleure que celle qui existe dans d’autres pays.

On ne doit pas se cacher la vérité : un toxicomane est à la fois un malade et peut être un délinquant, car il enfreint la loi. Rappelons que dans les pays qui ont mis en place de tels centres, les infractions n’ont pas diminué, ni en matière de consommation de stupéfiants ni s’agissant des délits connexes, vols, violences, prostitution. Ces établissements n’ont donc, au final, aucune utilité. Ils n’enrayent pas les trafics et n’ont pas non plus d’impact sur le plan fondamental de la santé des toxicomanes.

Au lieu de garder les toxicomanes dans la dépendance et de les laisser mourir, il faut mettre en place une politique sur le sevrage encore plus efficace.

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