Madame Orliac, sur ces bancs, nous sommes tous humanistes – du moins, je l’espère –, mais il faut avoir conscience de la réalité. M. Goujon a peut-être rappelé que, selon une étude réalisée en 2010-2011 par l’INSERM – organisme à propos duquel j’espère, madame la présidente de la commission, que vous émettrez moins de doutes que sur l’Académie de médecine –, ces centres – je le dis objectivement – sont capables d’orienter les usagers vers des structures de soins. Dès lors, pourquoi ne pas suivre notre proposition de placer ces centres d’expérimentation au niveau des établissements de santé ? L’étude montrait aussi qu’ils pouvaient aussi réduire l’injection en public, pour autant qu’ils couvrent les besoins – ce qui suppose un coût très important.
Cependant, ils semblent sans effet sur l’incidence du VIH du VHC, même si la promotion de l’hygiène de l’injection et la mise à disposition de matériel stérile, ainsi que la supervision de l’injection, peuvent se traduire par une diminution des abcès. Ils n’ont en outre aucun effet sur la consommation de drogues chez les usagers ou dans la communauté, ni sur les délits liés à l’acquisition de drogues dans les zones où ils sont implantés. L’existence sporadique de nuisances – rassemblement de consommateurs ou de dealers – a été rapportée.
D’après l’INSERM, les coûts d’implantation et d’exploitation de ces centres sont importants. Nous faisons bien des propositions, chère collègue – c’est ainsi que nous déposons, avec M. Jean-Pierre Door et les membres du groupe UMP, un amendement tendant plutôt à une expérimentation dans le cadre des centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues – CAARUD.