Intervention de Yannick Moreau

Séance en hémicycle du 7 avril 2015 à 21h30
Modernisation du système de santé — Article 9

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYannick Moreau :

…où l’on pourrait les aider à se droguer de manière hygiénique. Mais c’est méconnaître la réalité de l’addiction. Un toxicomane ne se drogue pas à heures fixes, il ne se conformera pas aux horaires de bureau d’une salle de shoot ! Un toxicomane répond à un besoin, à une pulsion qu’il doit satisfaire dans l’urgence. Il ne se donnera pas la peine de parcourir cent mètres, deux cents mètres, un kilomètre, dix kilomètres pour rejoindre une salle de shoot et éviter de se droguer dans la rue. Votre lecture de la situation n’est pas réaliste.

Vous avez également évoqué, madame Lemorton, la question des coûts. Mme la ministre a tout à l’heure évalué le coût annuel d’une salle de shoot à 800 000 euros. En réalité, ce sera sans doute supérieur à un million. Et pour quel résultat ? Pour sauver de leur addiction combien de malades ? Aucun !

L’association EDVO, que vous sembliez critiquer tout à l’heure, accompagne une trentaine de drogués par an vers l’abstinence pour un coût de 350 000 euros. Il faut mettre ce chiffre en regard des millions d’euros des salles de shoot, qui pourtant ne sortiront personne de l’addiction. Je suis désolé, le choix est clair et net : pour chaque nouvelle salle de consommation de drogue hygiénique, vous feriez bien de financer aussi des communautés thérapeutiques et des mesures d’accompagnement au sevrage.

L’amendement no 2329 , quant à lui, vise à supprimer les immunités pénales prévues par le projet de loi, qui sont contradictoires avec notre droit pénal comme avec les traités internationaux ratifiés par le Parlement, qui nous obligent à éviter les salles de shoot et à lutter contre le trafic de drogues. Ce texte nous conduirait à enfreindre le droit international et le code pénal.

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