Cet article prévoit d’améliorer l’information relative à la qualité de l’air. On ne peut pas être contre l’information ; toutefois, ce qui paraît préoccupant et n’est pas pris en compte dans cet article, c’est une certaine forme de surinformation qui confine à la désinformation, et qui s’inscrit dans une série d’initiatives et de déclarations convergeant vers l’instauration d’une société de la peur.
Bien sûr, il faut connaître la situation de notre environnement – mais soyons raisonnables. On entend sur la pollution des discours parfois très excessifs. S’il convient de lutter contre la pollution, il ne faut pas pour autant susciter une frayeur générale, qui aboutirait à enfermer les enfants dans les salles de classe à l’heure de la récréation et à s’abstenir de sortir des semaines durant sous prétexte que l’air serait irrespirable ! Qu’il y ait des problèmes, cela est vrai, mais mieux vaux les prendre en considération pour essayer de les régler plutôt que de multiplier les informations effrayantes.
Quant à la cause de cette pollution, il serait nécessaire que le Gouvernement soit objectif. Il est vrai que dans les vallées alpines, le chauffage urbain et l’inversion des températures sont la première cause de pollution – et tout particulièrement le chauffage au bois. L’amélioration de la qualité et du rendement des moteurs thermiques, qu’ils soient à essence ou diesel, devrait toutefois conduire à une approche beaucoup plus précise et surtout plus responsable à l’égard de l’industrie des moteurs et de l’industrie automobile en France. Les technologies modernes, notamment les diesels de dernière génération, rejettent moins de microparticules non seulement que les moteurs anciens, mais aussi que bien d’autres moteurs, y compris des moteurs à essence ; dans certaines mégapoles d’Asie, l’air extérieur en contient davantage ! Il convient donc de reconnaître et même d’encourager ce qui a été fait par les laboratoires de recherche et développement des groupes automobiles français, avec le développement de technologies diesel propres, grâce notamment aux filtres à particules. Or les décisions annoncées avec quelque imprécision par le Gouvernement auront des conséquences considérables sur cette branche de l’industrie française, déjà en difficulté, puisque la France produit nettement moins de voitures que l’Espagne et bien d’autres pays.
Alors, madame la ministre, s’il convient bien sûr d’informer les Français sur la pollution de l’air, tâchez de mesurer vos propos et d’être objective. Parlez des vieux diesels, mais ne jetez pas l’anathème sur les nouveaux : ils ne méritent pas que l’on s’acharne sur eux ; bien au contraire, cela aurait des conséquences très préjudiciables à l’industrie et à l’emploi en France.